J'ai l'honneur de vous présenter une Weiver du dernier-né de la gamme "Fairground collection": le Loop Coaster 10303. Bien sûr, je ne relancerais pas le débat pour savoir si ce set appartient à la gamme Creator qui est devenue entre Icons parce qu'il est vain de piger quoique ce soit à l'organisation de ces gammes.
Premier constat et cela même sans ouvrir la boîte, c'est que le grand huit est imposant. En effet, il est tellement grand que le concept art ne rentre pas sur la face avant de la boîte et ce n'est même pas une erreur de Lego.
Pour commencer, on assemble quelques une des figurines de la boîte. Donc on a de gauche à droite, le vendeur de hot-dog qui a le sourire crispé de quelqu'un qui vient de se rendre compte que ce n'était pas qu'un pet. Un monsieur qui ignore que plus personne ne porte de rouflaquettes de nos jours. Une dame qui est trop vieille pour ces conneries. Une vendeuse de Bretzels avec un T-shirt qui rappelle le dentifrice. Un monsieur qui se croît dans Top Gun premier du nom et surtout encore ces horreurs de rouflaquettes! Une jeune fille dont l'origine naturelle de la couleur de ses cheveux ne fait aucun doute. Un vendeur de ballons qui doit demander un sacré salaire pour porter un accoutrement aussi ridicule et enfin un petit garçon qui doit encore manger pas mal de soupe avant de pouvoir monter sur ce grand huit.
Après les figurines hautes en couleur et avant le monstre, on construit quelques éléments de décoration dont ce banc et le plan du parc. Si on reconnaît la grande roue, la maison hantée et la carrousel de Dessus-de-meuble-land, Een revanche aucune trace du précèdent grand huit et aucun indice sur le futur membre de la "Fairground collection" mise à part cet écureuil. Il y'a bien un modèle de grand huit qui s'appelle "Screaming Squirrel" qui pourrait s'adapter aux rails Lego mais en fait c'est naze comme modèle.
En tant qu'ami des chiens, je fais volontairement l'impasse sur le stand de hot-dog mais impossible pour moi de louper ce chariot à Bretzels aux couleurs de l'Alsace. Mais après quelques recherches, il s'avère que le designer s'appelle Pierre Normandin. Donc il est peu probable qu'un Normand ait décidé de mettre l'Alsace à l'honneur. Et c'était encore moins probable quand j'ai découvert sur LinkedIn qu'il était Québécois. Donc on va dire que c'était un simple hasard.
Certainement pour des raisons de taille de sachet, on assemble le train bien avant la construction du grand huit. L'occasion de faire un parallèle avec la réalité. En vrai, les trains de grand huit où les passagers sont les uns derrière les autres sont assez rares. On préfère faire des rangées pouvant aller jusqu'à dix sièges. Ca existait surtout dans le passé sur les grands huit de type bobsleigh mais ça revient au goût du jour avec le modèle Raptor Track des tarés de chez Rocky Mountain Construction. Faîtes un tour sur Youtube pour voir à quoi ça ressemble.
Niveau barre de sécurité, on est dans la tendance actuelle de virer les harnais sur les grands huit à inversions. Vous me direz les barres de sécurités ne servent qu'à la décoration puisque les figurines restent en place grâce à la magie du clutch power des briques Lego.
On est enfin autorisé à assembler le parcours qui inclut trois nouveaux formats de rails. Et voici donc le premier. Vu comme ça il n'a pas l'air super impressionnant, c'est juste un petit morceau de rail droit. Mais il ne fait aucun doute que ceux qui fabriquent leurs propres modèles ou les designers de chez Lego vont en faire un usage détourné. Puisqu'on a la fois des tenons classiques et des barres où clipser des pièces.
Autre nouvelle forme de rail: les rails courbes en pente. Bon ici j'ai moins d'idées pour une utilisation en dehors de recréer un grand huit mais je ne doute pas que cette pièce sera réutilisée pour des figures complètement folles comme l'a pu être sa version plate, mais ça on le verra plus tard.
Si on veut un peu être tatillon, les rails de courbes des vrais grands huit sont inclinés pour réduire les G. Mais il faut rappeler que les figurines et les rails sont des pièces en plastique moulées donc inutile de fabriquer des pièces de haute précision pour des figurines qui ne ressentent absolument rien.
En plus d'être très haut, le grand huit occupe aussi une énorme place au sol, ce dont on se rend compte assez rapidement. Mais ce qui est intéressant sur cette photo, c'est que l'on voit plutôt bien la façon dont la structure est construite. On a donc deux niveaux de quadrillage, l'un au sol, l'autre un peu plus en hauteur sur lesquelles sont fixés les différents poteaux. C'est une configuration que l'on trouve principalement sur les grands huit de foire parce que cela permet d'avoir une surface de contact avec le sol plus grande et donc d'assurer la stabilité du grand huit. Pour les grands huit dans les parcs, on utilise plutôt des poteaux séparés mais bien ancrés dans le sol et c'est cela qui assure la stabilité. Ce n'est évidemment pas possible en Lego.
Ce n'est pas super logique, mais on construit l'entrée de l'attraction avant que le grand huit ne soit totalement fini. Et celle-ci est plutôt réaliste puisqu'on a une frise pour savoir si on est autorisé à monter dessus et un panneau des interdictions long comme le bras. Ce qui est moins réaliste c'est l'interdiction des écureuils dans l'attraction. A moins que ça veut dire pas de "Screaming Squirrel" dans les prochains temps? C'est pas plus mal.
Quant à la sortie, inutile de la chercher, le designer l'a oublié.
Et quelques étapes plus tard, on se rend compte qu'une interdiction n'a pas été respectée et on se retrouve avec un ballon coincé sous les poteaux. Certes, le panneau peut porter à confusion car il est question de ballon bleu et non rouge. Les photos onride montrent aussi qu'un passager a enfreint l'interdiction d'emporter un écureuil sur le grand huit mais en raison de mon (manque de) talent pour coller les autocollantes, je n'ai pris de photo de la scène.
J'ai beau connaître les relations entre les épaisseurs et hauteurs de brique et les techniques pour mettre les pièces à la verticale, je suis toujours émerveillé par les ajustements que l'on peut obtenir avec ces techniques. Regardez-moi comme la transition entre les différents rails est parfaite, nom d'une pipe!
Et ce n'est pas fini, ce n'est que la base du looping qui sera de toute beauté.
Et voici la pièce maîtresse de cette boîte, celle qui permet de fermer les loopings. Il y'a bien quelques zazous qui avaient trouvé un moyen de faire un looping avec des rails courbes classique mais ce n'était pas très Lego-friendly parce qu'il fallait déformer les pièces pour obtenir un looping.
A peine quelques pièces et étapes plus tard, on se retrouve avec deux loopings complets. Et c'est là qu'on se rend compte que le premier looping représente parfaitement la forme des loopings modernes et qu'on a même des poteaux pour tenir le looping. Le deuxième looping est beaucoup plus circulaire mais bon de toute façon les figurines Lego ne ressentent pas la douleur, ou bien?
Parce que tout n'est pas parfait, il y'a une inversion d'étapes dans le manuel d'instructions. Curieux quand on sait que cet assemblage est fait à plusieurs reprises avant. J'aurais cru que mon reviewer préféré en aurait fait un article plus long que la review elle-même mais cette erreur fait juste l'objet d'une ligne. Ca a bien changé Hothbricks!
Il est temps de s'attaquer à la structure qui va accueillir l'ascenseur et la première descente. Il n'y a pas de techniques de construction particulières mais bordel qu'est ce que c'est grand. J'ai jamais autant galérer à trouver de la place sur ma table de travail.
Pour s'engager dans la première descente, point besoin de nouvelle pièce, il s'avère qu'en plaçant deux rails courbes l'un en face de l'autre avec le bon écartement, on pouvait créer ce nouvel élément qui constituait d'ailleurs la base des premiers loopings. Bon à force, je crois que vous avez le compris le concept, cela s'ajuste parfaitement avec les autres rails.
Une fois l'amorce de descente en place, on a le droit à une monstrueuse descente verticale. Alors ici, ce n'est pas un délire de designer Lego, ce genre de descente existe vraiment sur des grands huit. Et même que parfois la descente va au-delà de la verticale mais c'est je le réserve pour un prochain article.
Pour info les rails au second plan ne font pas partis du parcours, ils servent juste de guide pour le contrepoids de l'ascenseur.
Il est temps maintenant d'attaquer la terrible étape 12. Terrible parce qu'elle pleine de répétitions. Il faudra poser 46 plaques plates 2X4, 92 plaque plates en triangle 2x2, attention à bien faire la différence en bleu clair et foncé, et enfin si vous avez encore un peu de courage 255 maillons de chaîne. Un conseil, une fois cette étape terminée, ne mettez pas encore ce tronçon en place. Vu ce que vous avez vécu avant, vous allez surement faire une pause et ce serait bête de tout recommencer parce que la fixation avec le reste du grand huit est encore assez faible et au moindre faux mouvement, le tronçon fini par terre. Je ne parle pas d'expérience, c'est juste que j'ai très vite flairé l'embrouille.
On retrouve ensuite une face d'assemblage un peu plus fun avec la construction de la nacelle de l'ascenseur. Si il y'a autant de roues dessus, c'est pour éviter qu'elle se coince lors de la montée.
Ascenseur et grand huit oblige, il a fallu trouver une solution pour que le train entre et sorte de l'ascenseur sans aucun problème. La solution a donc été de ne pas utiliser du tout de rails! A la place, le designer a utilisé des pièces en forme de cornières. Et il s'avère que l'espace entre les cornières parallèles et à peu pré égal à l'écartement des rails. Le train peut donc sans problèmes rouler dessus. Malin!
La construction du contre poids de l'ascenseur me permet de vous présenter le dessous des trains de grands huit désignés par Lego. Premier constat, au niveau des roues, on se rapproche pas mal des roues d'un vrai train, celui qui fait tchou-tchou. Cette forme de roue permet au train de rester bien centré sur les rails et de réduire le risque de déraillement. C'est ce principe qui est utilisé sur les cornières vues au-dessus et qui permet de garder l'alignement du train avec les rails en sortir et en entrée d'ascenseur.
Deuxième constat, pour les éléments un peu plus pêchus, c'est les parois sur les côtés du train et les picots en-dessous qui empêchent le train de dérailler. En vrai, tout ça c'est remplacé par des roues pour éviter une usure prématurée des rails et des trains mais c'est juste impossible de représenter tout ça à cette échelle.
Suite et fin de la review des figurines. avec une dame souriante qui cherche surement à rivaliser avec Marge Simpson en matière de hauteur de cheveux. Une dame qui à une veste vraiment trop courte et dont les cheveux peuvent être réutilisés pour représenter la flamme de la statue de la liberté. Et enfin on a l'opératrice du grand huit. Grand dieu, qu'est-ce que je déteste quand il y'a qu'un seul opérateur qui bosse sur un grand huit.
Pour finir, on construit la gare. Parce que ce n'était pas suffisant d'utiliser les rails dans tous les sens, le designer a aussi voulu les utiliser pour faire le toit de la gare. Niveau étanchéité c'est pas l'idéal, mais ça permet de faire de belles courbes.
C'est l'heure d'une petite conclusion. Déjà Lego ne s'est pas foutu de notre gueule niveau hauteur puisque le modèle fait presque un mètre de haut. Ensuite, même si le parcours est plus court que le précédent grand huit, il donne un meilleur aperçu de tout ce qu'il est possible de faire avec les rails Lego et je pense que de petits malins vont trouver des techniques pour dessiner de nouvelles figures avec les rails existants. D'ailleurs je pense que c'est pour ça que les rails sont utilisés pour le toit de la gare. Lego voulait peut-être fournir un inventaire de rails assez varié pour laisser libre court à l'imagination de certains fans. De mon côté, je vais le garder tel quel.
Le modèle ne reproduit pas un grand huit existant mais si je devais lui trouver un sosie, ce serait Cannibal à Lagoon.
