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Photo du rédacteurLoiwi

Weiver du Lego 10283: Houston, we have an angle!

Hasard du calendrier, au moment où le James Webb Space Telescope s'envolait vers les étoiles à bord de Ariane V, je construisais la représentation Lego de son prédécesseur, le télescope Hubble et de la navette spatiale Discovery qui l'a amené à bon port. Alors dans les faits le télescope Hubble ne représente que trois sachets sur les dix-sept de la boîte et son nom ne figure même pas dans la désignation de la boîte mais si vous savez comme c'est difficile de ne pas faire une introduction complètement pétée!


Partons donc à la découverte de Discovery.

Si il y'avait un fil d'Ariane pour la construction de ce set, ce serait l'utilisation de tout plein de techniques pour obtenir des angles et reproduire ainsi fidèlement l'aspect général de la vraie navette. Et c'est ce que je vais principalement décrire dans cet article. Attention, y'a certaines techniques qui sont assez chiadées. Au fait je suis pas peu fier de mon expression "fil d'Ariane", j'espère que vous avez compris la référence...


Pour commencer, le corps du télescope Hubble, utilise des techniques de construction permettant des empilements de pièces à 90° et c'est intéressant pour deux raisons: d'un point de vue mécanique, en ajoutant les deux longues plaques grises claires, on obtient un montage hyper résistant et puis ça permet d'ajouter plein de chouettes détails tout autour du corps de la bête. Bon après ça reste une construction d'angle basique mais depuis que cette technique s'est généralisée, Lego est rentré dans une autre dimension en ce qui concerne la qualité des modèles

J'ai photographié une page de manuel et non pas le modèle réel parce que lors de cette étape, je n'imaginais pas avoir assez de matière pour faire un article. Mais je suis très vite revenu à la réalité.


Faut une sacré imagination pour voir le début d'un téléscope

Comme tout bon set Lego qui se respecte, celui-ci n'est pas avare en détournements de pièces. La photo ci-dessous est assez représentative puisqu'on trouve en vrac des pièces qui étaient à la base des sabres lasers, des fleurs, un robinet, un lingot et, vous n'allez pas le croire, un fouet! Et tout ça pour habiller notre cher télescope et le pire c'est que cela fonctionne!


Larmes assurées si tout ça tombe par terre

Rapidement le télescope est terminé. Ce qui frappe tout de suite, c'est la méthode utilisée pour faire les arrondis du satellite. C'est une technique très simple mais qui avec des pièces permettant de construire à 90° et des pièces arrondies permet de réaliser des cylindres de différents diamètres. Alors pour ce télescope, il est juste question de deux cylindres de diamètres assez faibles mais pour rester dans le domaine spatiale, n'hésitez pas à consulter la notice du Lego 21309 et vous découvrirez jusqu'à où cette méthode peut aller.


Ce télescope ne permet pas d'espionner les voisins. D'ailleurs c'est pas bien de le faire.

Quittons un peu le monde des Lego pour discuter télescope de manière générale. Ce télescope Hubble, qui est ici représenté fidèlement, ressemble plus ou moins à l'idée qu'on se fait d'un télescope avec des panneaux solaires en plus. Pour l'anecdote, on dit que c'est un télescope de type Cassegrain. Non ça n'a rien à voir avec la marque de légumes en boîte, c'est juste le nom du bougre qui l'a mis au point.

La forme du télescope s'adapte parfaitement à la soute du Discovery puisqu'il a été conçu dans ce but. Mais le tout nouveau télescope James Webb a un design autrement plus complexe et complètement différent

Le problème c'est que le diamètre de la coiffe d'Ariane V est pas du tout adaptée à un télescope de grande taille et que ça aurait été bête d'avoir attendu trente ans pour avoir un télescope à peine plus grand que l'ancien.

C'est pourquoi il a fallu mettre en place une chiée d'actionneurs pour déplier le télescope dans l'espace. Et à 9 milliards de dollars le télescope, il y'a intérêt à ce que tous ces actionneurs fonctionnent bien. Est-ce que tout ce système pourrait faire l'objet d'un set Lego un jour? Ca m'étonnerait parce qu'on atteint quand même des sommets de complexité ici.


Avant de me prendre un uppercut par toutes les techniques utilisées dans ce set, je l'ai choisi principalement pour la partie mécanique qui n'est pas négligeable puisqu'on a un droit à un train d'atterrissage escamotable et un gouvernail. Détail non négligeable, les mécanismes ne se mettent pas en place tout d'un coup. Le concepteur de la notice a fait en sorte que tout soit connecté au dernier moment.

Observez bien la petite ouverture dans l'aile, vous n'êtes pas prêt pour la technique utilisée pour la combler!


Malgré la présence du vert kaki en masse, on construit bien une navette spatiale et non pas un tank

Au cœur de la construction de cette navette, qui est pour moi un gros coup de cœur, on trouve cette drôle de pièce en forme de cœur. Le designer avait surement à cœur d'utiliser cette pièce parmi la liste des pièces qu'il connaît par cœur. J'espère que vous avez eu le cœur bien accroché pour lire tous ces jeux de mots.

Du coup, elle fout quoi exactement cette pièce dans le set? Et bien les forces de frictions entre deux pièces Lego, ce qu'on appelle le clutch power, ont beau être phénoménales, cela reste toujours inférieur à la solidité d'une pièce unique. En fait la pièce est juste utilisée en tant que coin de dimensions 3x3 qui n'existe pas (encore) en version carrée. Ca vous brisera peut-être le cœur d'apprendre ça mais c'est la triste réalité.


Du coup, je suis à court de vannes pour commenter la photo

Avant de plonger dans le travail sur les angles, place aux associations de couleur chelous. Si pour la NES, il y'en avait plein, ici j'en ai trouvé qu'une seule sous la forme de cet espèce de damier incomplet, les ouvertures servant à positionner le support de la navette. Est-ce que le designer a voulu dire quelque chose, du genre que les navettes spéciales ont été un semi-échec ou est-ce que c'est tout simplement moi qui ait une imagination débordante?


Si les échiquiers avaient aussi peu de cases, pas sûr que le "Jeu de la dame" aurait eu autant de succès

Pour construire la forme si particulière des bords de la navette, on se dit que les charnières sont bien adaptées parce que c'est quelque chose de déjà vu sur de nombreux modèles Lego. Ce n'est donc pas étonnant d'en trouver une à ce stade de la construction...sauf que celle-ci ne peut pas bouger! Mais qu'est-ce donc ce délire?

On se rend compte plus tard que le bitoniot qui dépasse va servir à maintenir les bords parce que les charnières, oui il y'en a quand même pour définir l'angle des bords, ne courent pas sur toute la longueur des bords et donc les extrémités sont susceptibles de bouger.


Vous vous doutez bien que je n'ai pas pondu tout ce texte pour une erreur de montage

Et comme souvent chez Lego, c'est un coup de génie puisque je ne vois pas d'autre pièce qui aurait pu se loger dans le peu d'espace disponible. Je sais pas si vous vous rendez compte mais le designer a complètement détruit la fonction de base de cette pièce pour en créer une totalement nouvelle!


La preuve que c'est complètement dingue, c'est que le photographe en tremble

Il est temps de parler de la méga méthode de la mort qui tue pour combler les ouvertures dans les ailes. Elle tient en quatre petites pièces et elle consiste à mettre une pièce plate à l'envers. Et comme une image vaut mille mots, scrollez vers le bas pour découvrir cette merveille d'ingéniosité.


Comment prouver que vous êtes un bon designer en quatre pièces

A peine remis de la tarte offerte par la méthode de construction précédente, en voilà une seconde encore plus forte. Admirez comment les deux bords de la navette se rejoignent. Il doit y avoir même pas assez d'espace entre les deux bords pour y faire passer un cheveu. Et si c'est vrai qu'il reste un peu d'espace entre les deux bords, celui-ci est réduit à sa plus simple expression.


Non mais à ce niveau-là, ce n'est plus de la conception, c'est de la magie.

Il est temps de faire une pause dans les constructions complètement barrées pour signaler quelque chose d'assez rare. Un sachet avec des briques qui ont toutes la même couleur. Peut-être une réponse à ceux qui se plaignent de ne pas réussir à faire la différence entre les couleurs blacks, dark blue et dark bluish grey sur les notices?


J'ai le syndrome de la page blanche pour commenter cette photo

Retour à un peu de mécanique avec la finalisation du système de sortie du train d'atterrissage. Ici point besoin d'un déplacement important pour sortir le train puisque les ressorts sont en position d'équilibre instable. Une petite pichenette et ils ne demandent qu'à se détendre. Petit détail intéressant, la partie qui transmet l'impulsion au train avant représente également le plancher de la soute comme ça le système ne prend pas trop de place


Il est de mon ressort de commenter cette photo

L'autre mécanisme arrive aussi à sa conclusion. On obtient un système de pivots et de bielles qui permet de faire monter un aileron pendant que l'autre descend et inversement. Non ce qui est vraiment fou à l'arrière de la navette c'est le positionnement de la dérive. Comme pour la jonction des bords vous allez vous demandez: "Mais What? Comment c'est possible?"


Pour votre gouverne, le mécanisme du gouvernail est terminé

Quand on voit comment la base de la dérive vient se clipser sur ses supports, il ne fait aucun doute que le designer a une bonne idée de ce qu'est le théorème de Pythagore. La difficulté étant ici de trouver un angle de dérive réaliste en tenant compte des dimensions des différents pièces à disposition. Le rendu est top mais mon petit doigt, et surtout le fait que j'ai terminé la construction à l'heure où j'écris ces lignes, me dit qu'on en a pas fini avec cette dérive...


Compte à rebours avant une autre claque lancé

Pour la construction du nez, on retrouve des techniques un peu plus conventionnelles avec des pièces qui permettent de construire à 90° et la race de pièces pentues. Le résultat globale n'est pas très lisse mais ça reste du Lego n'est-ce-pas. Si vous voulez un rendu fidèle faut investir dans des maquettes. Pour ma part, avec la blessure que je me suis infligée avec mon moteur Porsche, j'ai fait mon choix.


Voilà une photo du nez au pif

Comment ça j'ai dit que c'était que de la technique de construction classique pour le nez? Ben en fait non puisque la partie centrale se clipse sur la pièce bleue de la photo ci-dessus. Mais du coup une seule fixation c'est pas un peu léger pour du mise en position-maintien en position? Pas du tout, puisque les pièces autour vont caler à la perfection cette partie. Du très bel ouvrage!


Il y'a une erreur de montage sur la photo mais vous aurez bien entendu corrigé de vous-même

A l'opposé du nez, on revient à notre dérive qui est désormais achevée. Et elle m'a aussi achevé, parce qu'une fois fixée à sa base, on s'aperçoit que l'extrémité du liseré noir vient naturellement se poser sur une brique pentue. Et y'a pas à chier, il n'y aucun espace entre les deux. Pourtant il n'y absolument aucun jeu dans la dérive qui permettrait de bien la caler.

La perfection illustrée en une photo même si la photo est loin d'être parfaite

En tant que fan de Lego Technic, j'étais un peu sur ma fin car aucune des techniques utilisées jusqu'à présent pour faire des angles n'incluait de pièces Technic. Et bien c'est un oubli réparé à la toute fin de la construction pour les réacteurs d'appoint arrières. En plus c'est une technique toute bête puisqu'il suffit de placer les pièces qui vont porter les connecteurs Technic de la même façon sur les deux modules et ensuite d'en retourner un et de le fixer à l'autre.


Recette pour faire un angle avec des connecteurs Technic: disposer les pièces de cette façon...

Et en plus d'être astucieux, le montage à la solidité d'un roc et il faut bien ça vu le porte-à-faux. Après il y'a quand même un bémol sur cette partie, les réacteurs d'appoint ne sont pas totalement fixes et peuvent pivoter autour de leur connexion avec le reste de la navette. A moins que ce soit fait exprès pour montrer les tours de passe-passe que le designer a utilisé pour les mécanismes et pour créer l'angle de la dérive.


Et assembler-les comme ça, c'est terminé!

Le modèle est à présent terminé et on peut dire qu'il coche toutes les cases. Il est beau, solide et on peut jouer avec à condition d'avoir des bras body-buildés parce qu'il pèse son poids le machin. Et punaise quel kiff d'utiliser toutes ces techniques de construction!


Si la navette atterrit comme ça, ça risque de faire des dégâts

J'en parlais déjà dans un précédent article, mais il semble que Lego ne soit pas résolu à laisser tomber les modèles de navettes spatiales et ceci même plus de 11 ans après l'arrêt des navette spatiales américaines. Il faut dire que pour jouer à la conquête spatiale, ça reste toujours mieux que les fusées classiques et leur forme de...enfin vous voyez ce que je veux dire.

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